Le Wagon
De chaque côté de cette dalle, des rails s’enfoncent dans la terre et franchissent deux quais de pierre qui symbolisent les deux trains : allemand et français, qui se rencontrèrent ici pour écrire le dernier chapitre de cette guerre. Pourquoi un train ? C’est le Maréchal Foch qui eut cette idée brillante : l’armistice sera signé dans son PC itinérant, un train dont le wagon restaurant a été transformé en bureau.
C’est le Général Weygand, chef d’État-Major du Maréchal Foch et témoin direct qui raconte : Le 8 novembre, à sept heures, dans une aube grisâtre, glisse lentement à travers les arbres de la forêt de Rethondes une petite lumière rouge. C'est le train des parlementaires allemands. Doucement refoulé, il s'arrête en plein bois, sur une voie légèrement incurvée, ne présentant ni quai ni abri. À deux-cents mètres environ, on distingue, à la même hauteur, la ligne noire d'un autre train arrêté. C'est celui du Maréchal Foch, arrivé là depuis la veille. Le Maréchal Foch attend dans son wagon, l'heure qu'il a fixée. Dans quelques instants, les représentants de l'ennemi seront là, attendant qu'il leur dicte les conditions des vainqueurs. Il tient enfin cette victoire pour laquelle il a travaillé pendant plus de quarante années de paix et dont il fut, dans une gigantesque lutte de huit mois, le grand partisan.
Le wagon, objet incontournable de ce lieu de mémoire, étonnamment est réaffecté au service ferroviaire de la Compagnie des Wagons-lits en septembre 1919. La Compagnie ne tarde cependant pas à en faire don au président de la République qui s'en sert pour ses déplacements jusqu'en 1921, puis il est exposé pendant six ans dans la Cour des Invalides. Enfin, il rejoint en 1927, la Clairière aménagée en 1922.